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roman graphique - Page 3

  • Eco tome 1: La Malédiction des Schaklebott

    Eco tome 1: La Malédiction des Schaklebott

    un texte de Guillaume Bianco

    illustré par Jérémie Almanza

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    "Eco naquit en novembre dans un foyer doux et aimant. Les Schaklebott, ses parents étaient de riches couturiers: ils imaginaient, dessinaient et confectionnaient des vêtements sublimes pour les plus grands notables du pays. "

    Tout le monde s'arrache les créations des Schaklebott. Et, par conséquent, les parents d'Eco ne disposent que peu de temps pour s'occuper de leur fille et la laissent souvent seule.

    "Mais la renommée est un cadeau empoisonné. Jouissant d'un confort outrancier digne des plus grands monarques, ils n'avaient cependant guère de temps à consacrer à leur unique enfant."

    Un soir, alors qu'elle a dix ans, Eco se voit confier une mission de la plus haute importance: elle doit livrer à Monsieur le Ministre trois merveilleuses poupées qu'il a commandées pour l'anniversaire de sa fille.

    Elle part dans la limousine familiale et en chemin, elle croise une gitane et son enfant. Persuadée d'avoir affaire à la femme du Magicien des nuages, Eco descend de voiture et avance vers elle. Instinctivement, elle lui offre son coffret de nacre.

    Émue par ce geste empli de bonté, la vieille femme lui donne en retour quatre amulettes sacrées: un bulbe de cactus, un cocon de ver à soie, un morceau de silex et une petite noix.

    "Ce sont les cœurs des quatre éléments essentiels. Glisse chacun d'entre eux dans un ventre de chiffon et les poupées sans âme de tes parents prendront alors vie"

    Ravie de ce présent, Eco retourne chez ses parents.

    Mais son geste charitable, considéré comme un acte de démence par le commun des mortels, va avoir des conséquences irréparables.

    Désormais, la disgrâce, le malheur et la rancœur sont le lot quotidien des Schaklebott.

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    Je ne sais pas si vous vous en souvenez mais, en février dernier, j'avais parlé de la magnifique bande dessinée Cœur de pierre, illustrée par Jérémie Almanza.

    Aussi, quand j'ai découvert que cet artiste s'était associé à Guillaume Bianco pour un roman graphique décliné en trois tomes, je n'ai pas hésité longtemps à me lancer.

    Dans ce premier volet, l'histoire rend hommage au conte Jack et le haricot magique (chaque chapitre est d'ailleurs précédé d'une citation extraite de ce récit et qui introduit ainsi les futurs rebondissements de l'intrigue). Comme Jack, Eco est une petite fille généreuse et confiante. Elle croit au discours de cette gitane aperçue au bord de la route et ainsi, sacrifie l'avenir de ses parents.

    En échange de ce cadeau dont elle ne mesure pas les répercussions, elle reçoit non pas un haricot mais quatre éléments essentiels. Quatre éléments qui vont lui permettre de donner vie à des bouts de chiffon. Des poupées qu'elle prénomme en référence à des intellectuels antiques (Diogène, Épictète, Socrate et Ésope)

    Chacun, à sa manière, lui permet de grandir et l'accompagne dans cette période intermédiaire entre l'enfance et l'adolescence.

    Ce roman graphique parle donc d'amitié. De celle qui brise la solitude et permet de survivre face aux épreuves de la vie.

    Il parle aussi de l'enfance. De la puberté. Du poids des décisions. Des regrets. De la dépression. De la résignation. De l'espoir malgré tout.  De cœurs qui pleurent en silence.

    Le texte se fait tour à tour naïf, poétique, sombre pour mieux coller aux états d'âme d'Eco et de sa famille.

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    Et que dire des illustrations de Jérémie Almanza? Une fois encore, j'ai été bluffée par son talent. La palette dans les teintes rosées et orangées confère un aspect hautement féérique à cet album. Néanmoins, les tonalités noires et grises l'ancrent également dans un univers glauque. Comme pour mieux souligner les épreuves souvent rencontrées dans les contes. En effet, tout héros doit connaître le malheur, affronter des difficultés pour grandir et aspirer à une existence paisible et riante.

    Bref, vous l'aurez compris: même si je n'ai pas eu un coup de cœur, j'ai pris énormément de plaisir à lire ce roman graphique, truffé de références (les contes, l'Antiquité, le Magicien d'Oz (Eco m'a évoqué Dorothée)...et qui nous laisse la tête dans les nuages. Vivement le tome 2!

    Soleil Productions, 2009, 14,95 €

  • Mon premier coup de coeur de 2013

    Le Journal de Frankie Pratt

    de

    Caroline Preston

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    "Au commencement...Mère m' a offert ce journal pour mon diplôme d'études secondaires. J'ai trouvé la vieille Corona de papa à la cave. Des souris ont grignoté l'étui, mais elle marche encore! J'ai commandé le mode d'emploi gratuit pour apprendre à taper. J'écrirai une page par jour."

    Cornish, New Hampshire, 1920, Frankie Pratt, jeune Américaine de 18 ans entreprend la rédaction de son journal. Elle vient de finir ses études secondaires. Comme les revenus familiaux se sont réduits depuis la mort de son père, elle doit renoncer à ses rêves d'université et devenir garde-malade de Mrs Pingree. Elle succombe très vite aux charmes du fils marié de son employeuse. Mais sa mère met un terme à leur idylle et l'envoie à l'université à Vassar.

    Débute alors une nouvelle existence pour Frankie qui va la mener de Greenwich Village à Paris.

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    J'ai entendu parler pour la première fois de ce roman graphique sur un de deux fabuleux blogs d'Alice. Et j'ai tout de suite adoré le principe de cette oeuvre de fiction sous forme de scrapbook. Aussi, lorsque je l'ai trouvé à Noël parmi les cadeaux offerts par ma Maman, j'ai été ravie. Je l'ai d'aileurs dévoré en une matinée.

    Caroline Preston est une auteure américaine. Ce livre lui a été inspiré par l'amitié qui lia sa grand-mère à Sylvia Beach, la libraire et éditrice de Shakespeare&Co et qui l'amena à rencontrer des auteurs tels qu'Hemingway ou Joyce (elle aida d'ailleurs à faire publier Ulysse aux Etats-Unis).

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    Pour réaliser ce roman graphique, elle a constitué un scrapbook à partir de 600 pièces vintage (cartes postales, menus, lettres, partitions de musique, pages de mode, étiquettes de bagage...) et des souvenirs personnels de sa grand-mère et de sa mère (dont un fragment du manuscrit d'Ulysse).

    C'est justement ce que j'ai adoré dans cet ouvrage: pouvoir lire une histoire située dans les années 20 en découvrant en même temps des objets de cette époque. Tout s'imbrique parfaitement: le texte et les illustrations se font écho en permanence et s'enrichissent mutuellement.

     

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    L'héroïne, la jeune Frankie Pratt, se révèle également très attachante. J'ai suivi avec grand plaisir son évolution. On la découvre jeune fille naïve, à peine sortie de l'adolescence, à l'âge des premières amours et on la quitte devenue femme et ayant réalisé certains de ses rêves les plus chers.

    Les six chapitres de ce roman d'apprentissage (Cornish, Université de Vassar, Greenwich Village, L'Atlantique, Paris et Cornish) nous permettent ainsi d'assister à sa transformation. Mais aussi de l'accompagner dans son périple, de Vassar aux Paris des années folles, en passant par un séjour dans Greenwich village et un voyage en paquebot (le Mauretania).

     

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    On apprend ainsi une multitude de détails sur la vie et les moeurs des jeunes femmes étudiant à l'université, sur le Paris littéraire des années 20, sur l'atmosphère qui pouvait régner à New York, sur les exploits de Lindbergh...

    Les pages se tournent à une vitesse impressionnante. Et, la dernière parcourue, on a qu'une envie: tout reprendre depuis le début.

    Bref, vous l'aurez compris: Le Journal de Frankie Pratt constitue un véritable coup de coeur!

    Je vous mets en bonus la vidéo de présentation de l'éditeur.


    Et je rajoute un lien vers le billet de Fanny du blog Netherfield Park et vers le billet de lor du blog l'or des chambres autour de ce petit bijou.

    Editions du Nil, 2012, 233 pages, 22 €